Lutte contre les parasites externes
Il ne faut pas négliger la lutte contre le parasitisme externe car ils ne sont pas à l’origine que de démangeaisons mais les puces, les moustiques et phlébotomes (moucherons), et surtout les tiques sont des vecteurs de maladies parasitaires, bactériennes ou virales du chien. Certains peuvent également transporter des parasites internes (des vers) que le chien pourra ingérer en se léchant ou en se grattant.
Il est important de traiter simultanément tous les animaux vivant sous le même toit (chaque espèce aura un antiparasitaire spécifique), n’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire.
Il faut ainsi administrer un antiparasitaire au chiot (à partir de 2 jours pour certains sprays, mais 6, 7 ou 8 semaines pour certaines pipettes, colliers…) qui sera adapté et administré régulièrement sur les recommandations de votre vétérinaire.
Tous les produits n’ont pas une efficacité équivalente, cela dépend également de l’intensité de l’infestation contre laquelle il faut lutter.
Attention au fait que le Border Collie, s’il est porteur de la mutation du gêne MDR-1 (voir le paragraphe sur les maladies génétiques), aura une sensibilité à certaines molécules telles que l’ivermectine. Sans avoir effectué un test génétique pour déterminer la sensibilité du chien, il faudra éviter l’utilisation de ces molécules spécifiques.
Les puces (insectes) :
La puce (généralement, il s'agit de la puce du chat : Ctenocephalides felis) est le parasite externe le plus fréquent chez le chien. Elle se nourrit du sang du chien au travers de piqûres. Tous les chiens y sont exposés, y comprit en milieu urbain et elle peut occasionnellement venir sur l'Homme pour le piquer. L'on pourra détecter la présence de puces adultes par un contrôle visuel en écartant les poils du chien, ou en regardant sous son ventre ou encore par le peignage du pelage (avec la présence possible de déjections de puces qui sont de petits grains noirs qui se délitent au contact de l’eau).
• Risques pathogènes : les piqûres provoquent des boutons entraînant des démangeaisons et pour certains chiens une allergie à la salive appelée dermatite allergique (DAPP) ou dermatite par hypersensibilité aux piqûres de puces (DHPP). Les puces peuvent être porteuses du ténia Dipylidium caninum ou de bactéries comme Bartonella, et le chien s’infeste en ingérant des puces lorsqu’il se toilette. |
• Infestation : le chien est le plus souvent infesté par les puces provenant des œufs disséminés dans l’environnement. La transmission par un animal infesté est rare. |
• Cycle de vie : la puce passera par 4 stades avec : 1/ les oeufs pondus sur le chien (plusieurs dizaines d'oeufs chaque jour par puce) qui tombera au sol une fois sec (1 à 2 heures après la ponte). Ils écloront 1 à 10 jours plus tard selon l’humidité et la température ambiante. 3/ un cocon visqueux recouvert de débris dans la terre, tapis, sous les meubles et sur le couchage des animaux. Une nymphte puis une adulte se développera à l’intérieur de ce cocon. 4/ la puce adulte en sortira dès qu'elle sentira la présence du chien (vibrations, concentration en CO2, augmentation de la température ambiante)... elle pourra attendre ces stimuli jusqu'à 6 mois pour émerger. La puce cherchera alors activement un hôte pour se nourrir et sur lequel elle passera habituellement toute sa vie (6 mois à 1 an mais elle sera le plus souvent éliminée au bout d'1 à 3 semaines lorsque le chien se toilette ou se mordille). |
• Traitement : choisis avec les conseils de votre vétérinaire, l’on peut utiliser des shampoings antiparasitaire, sprays, colliers, spot-on (pipettes) ou encore des comprimés (ils ont l’avantage d’éviter le contact de l’insecticide lors des caresses du maître et qui permettent de ne pas prendre de précautions pour éviter que le chien ne se mouille). Ils ont une durée d’action différente en fonction du type de produit (1 à 3 mois pour les pipettes et comprimés, et 6 à 8 mois pour les colliers). |
• Prévention : une prévention régulière tout au long de l’année est indispensable (il y a des puces aussi en hiver) pour ne pas permettre l’infestation du lieu de vie du chien. Il faut également nettoyer régulièrement l’environnement pour enlever les œufs des puces avec notamment l’aspirateur. Tapis, moquettes, fauteuils, canapés, lames de parquet, couvertures, coussins... sont donc potentiellement de véritables réservoirs pour ces parasites et leurs formes de développement. |
Les tiques (acariens) :
Les tiques sont des acariens de grande taille, observables à l’œil nu, très répandues à la campagne comme en ville ! Chaque stade du cycle (larve, nymphe et adulte) se nourrit du sang d’un hôte, par morsure, en se fixant de préférence sur les zones à peau fine.
De très nombreuses espèces de tiques sont susceptibles d’infester le chien, mais en France, 3 espèces prédominent ; elles présentent des modes de vie et une aire de répartition un peu différents :
- l’Ixodes ricinus (« tique des bois ») : espèce la plus répandue en Europe, elle apprécie les zones relativement humides avec une végétation assez dense (en particulier les zones boisées). Elle est plutôt rare en région méditerranéenne ;
- la Dermacentor reticulatus : présente en abondance sur la majorité du territoire en France dans les terrains peu boisés (jardins, prairies, bords de cours d’eau...), elle est moins fréquente dans les régions méditerranéennes et de montagne ;
- la Rhipicephalus sanguineus (« tique d’intérieur ») : elle est surtout abondante dans des régions au climat chaud (en France, dans une grande zone sud-est). Cette tique peut réaliser l’ensemble de son cycle de développement en intérieur, dans un chenil ou une maison et être par conséquent active toute l’année.
• Risques pathogènes : la morsure de tique peut provoquer une réaction cutanée (rougeur) voire un abcès, mais le principal danger est qu’elles sont le vecteur potentiel de nombreuses maladies (bactériennes, parasitaires et virales), dont certaines sont des zoonoses (maladie transmissible de l’animal à l’homme). Il s’agit par exemple de la babesiose (piroplasmose), l’ehrlichiose, l‘anaplasmose, la borreliose (maladie de Lyme) ou l’encéphalite à tiques. |
• Infestation : le chien est infesté uniquement par des tiques qui se trouvent dans l’environnement, qui peuvent être au stade larve, nymphe et/ou adulte selon l’espèce. Il n’y a pas de transmission directe d’un animal à un autre. Les tiques étant très sensibles à l'humidité et la température, elles sont actives surtout au printemps et à l’automne. Mais avec le réchauffement climatique, elles peuvent être actives toute l'année. |
• Cycle de vie : la tique peut vivre plusieurs années. La femelle adulte s’accouple et se nourrit de sang sur un mammifère et après s’être engorgée de sang où elle peut multiplier jusqu’à 100 fois son poids, elle se détache, pond des œufs dans l’environnement et meurt. Les œufs éclosent en larves hexapodes mesurant généralement moins d’1 millimètre avec 3 paires de pattes, elles se nourrissent sur un hôte puis muent en nymphes dans l’environnement. Ces nymphes qui possèdent 4 paires de pattes, se nourrissent sur un hôte puis muent en adultes dans l’environnement. Les adultes ont également 4 paires de pattes ainsi qu’un pore génital et ont besoin d'un hôte pour se nourrir... |
• Traitement : choisis avec votre vétérinaire et renouvelé selon le mode de vie du chien ainsi que la saison et le climat du lieu de vie, l’on pourra utiliser des sprays, colliers, spot-on (pipettes) ou des comprimés (qui ont l’avantage d’éviter le contact du maître avec l’insecticide lors des caresses et ils permettent de ne pas avoir à prendre de précautions pour éviter que le chien se mouille). Les traitements auront des durées d’actions différentes (1 à 3 mois pour les pipettes et les comprimés, et 6 à 8 mois pour les colliers). Leur objectif est de tuer la tique une fois qu’elle est fixée et avant qu’elle ne puisse transmettre une maladie. L’on peut donc voir des tiques sur le chien après traitement mais elles doivent mourir rapidement. Les tiques visibles doivent être retirées le plus vite possible afin d’éviter la transmission d’agents pathogènes car l’inoculation de germes responsables de maladies peut avoir lieu dans les 24 après la fixation de la tique (entre 36 et 48 heures après la fixation de la tique pour le germe de la piroplasmose). Pour cela on utilise un crochet ou « tire-tique » qui permet de bien retirer tout le corps y compris le rostre (c'est un accessoire à avoir dans sa trousse de soins et lors des vacances). Ne pas utiliser d’huile, d’alcool, d’éther et ne pas appuyer sur la tique afin d’éviter la transmission de germes. Il existe un vaccin contre la piroplasmose. C’est une mesure de prévention supplémentaire à ne pas négliger, pour un animal déjà protégé par des antiparasitaires externes, et qui vit dans ou fréquente régulièrement un environnement fortement parasité. |
• Prévention : traiter le chien surtout au printemps et en automne en privilégiant les formes à longue durée d’action et résistantes à l’eau. Une inspection régulière de son chien après une sortie permettra de repérer la présence de tiques. |
Les aoûtats (acariens) :
Les aoûtats (Trombicula autumnalis) sont des acariens dont le cycle de vie comprend 5 phases : l’œuf, la larve, la pré-nymphe, la nymphe et l’adulte. Seul le stade de larve nécessitera un hôte pour se nourrir. Les larves ont une couleur orange vive et mesurent de 0,25 à 0,75 mm selon qu'elles ont mangé ou non. On les appelle également aoûtats, vendangeurs, trombidions, rougets, araignées rouges.
Vous pourrez également vous faire piquer par des aoûtats en les attrapant dans l'environnement contaminé (pas de contagion du chien vers l'Homme). Les piqûres sont souvent observées au niveau des élastiques de chaussettes, caleçon, soutien gorge... Le prurit peut-être intense.
• Risques pathogènes : la trombiculose est une maladie de la peau saisonnière (été - automne) causée par l’irritation des « piqûres » des larves (aoûtats) qui se nourrissent en enfonçant leurs « crochets » dans la peau afin d’y injecter un suc digestif et ensuite d’en aspirer le liquide nutritif produit. Seule ou en groupe sous forme de « grappe », les larves se placent essentiellement dans les espaces interdigités, le pli des coudes, le dédoublement de l'oreillon (sur le pavillon auriculaire) et la région inter-oculaire. Les pattes et l’abdomen sont aussi des localisations fréquentes. Ces larves provoquent une forte irritation avec prurit important qui se manifeste par des mordillements, du lèchage ou du grattage, des dépilations en mouchetures avec croûtes et des papules (petits boutons) qui peuvent se généraliser. En cas d’infestation répétées, l’on observe des réactions d’hypersensibilité chez certains chiens (allergie). |
• Infestation : la contamination se fait essentiellement par le milieu extérieur: pelouses, bosquets, haies, thuyas... |
• Cycle de vie : Le cycle évolutif dure de 2 à 12 mois mais la période pendant laquelle la larve d'aoûtat se gorge sur l'hote est de 3-4 jours en moyenne. 2/ Les larves qui en résultent (seul stade parasite du chien, du chat et de l'Homme) ont une couleur vive orangée caractéristique. Elles deviennent actives avec des températures de plus de 16°C, dans des conditions sèches et ensoleillées (fin d'été et automne... d'où son nom d'aoûtat). Elles grimpent dans la végétation où elles attendent l'hôte adéquat, se fixent à leur peau d'une manière similaire aux tiques pour se nourrir de tissus, sécrétion épithéliales ou de sang pendant 5 à 7 jours. Puis elles se détachent et continuent leur développement en stades libres sur le sol. Les larves peuvent résister à de mauvaises conditions climatiques (l’on peut voir des infestations de chien en fin d’automne voire en hiver). 3-4/ Les autres stades de développement (nymphe et adulte) ne vivent pas sur les animaux mais dans l'environnement ou ils se nourrissent d'autres acariens du sol. Elles peuvent vivre plus d'1 an. |
• Traitement : le principal problème du traitement réside dans les réinfestations fréquentes par un milieu contaminé qu’il vaut mieux éviter (pelouses et arbustes). L'application locale répétée d'acaricides contenant de la perméthrine ou du fipronil est nécessaire pour tuer les larves d'aoûtats fixées sur l'animal contaminé ou l’application de pipettes à base de selamectine. Lorsque l'inflammation est trop sévère, des traitements antiinflammatoires oraux sont conseillés. |
• Prévention : éviter au maximum les pelouses, thuyas et autres arbustes pendant la saison estivale si votre chien souffre de cette dermatite. La prévention de la trombiculose est difficile car la recontamination est fréquente chez les animaux exposés à ces acariens ; on peut réaliser par exemple une pulvérisation d’un acaricide sur les espaces interdigités et l’abdomen des chiens 1 fois par semaine pendant la période à risque (de juillet à octobre). |
Les moucherons et moustiques :
Les moustiques et moucherons (phlébotomes) sont des parasites volants. Dans certaines régions, ils peuvent transmettre des maladies graves telle que la dirofilariose qui pourra être de nature cardio-pulmonaire (vers parasites du cœur pour le plus grave) ou de nature cutanée (pour le plus répandu en Europe).
Les phlébotomes peuvent quant à eux transmettre la leishmaniose (voir le paragraphe consacré à la vaccination).
Un traitement adapté par pipettes ou par collier sera nécessaire dans les zones de présence de ces maladies pour le chien. Il devra être combiné éventuellement sur proposition de votre vétérinaire, avec un vaccin en ce qui concerne la leishmaniose.
Autres parasites :
Que ce soit d’autres acariens comme les poux ou la gale, ou encore des champignons comme la teigne, il existe d’autres parasites pouvant créer des pathologies et mal-être plus ou moins prononcés de votre chien. Ils devront être diagnostiqués et traités de manière adapté selon les conseils de votre vétérinaire. Il faudra possiblement prendre des précautions selon la pathologie afin d’éviter une contamination à d’autres animaux.